À la veille de la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 7 octobre, l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats du Cameroun demande au président sortant de respecter le choix de son peuple.
"On ne peut pas gouverner un peuple contre sa volonté" (Me Yondo Black Mandengué)
Le célèbre avocat camerounais qui se considère comme "père de la démocratie camerounaise" pour avoir durement bataillé au début des années 90-91, n’a pas été tendre envers le président sortant, Paul Biya.
"Des jours durant, le temps a suspendu son vol, à l’occasion du contentieux postélectoral…et ce, à la suite d’une campagne électorale palpitante et inédite qui a permis aux Camerounais de renouer avec la chose politique qu’ils venaient de se réapproprier avec beaucoup de bonheur", a-t-il introduit.
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Selon Me Yondo Black, "quand un homme de 86 ans, dont 36 ans de régne sans partage et 50 ans dans les hautes sphères de l’Etat, qui sollicite les suffrages de son peuple s’adresse à lui pendant sept (07) minutes sur les quinze(15) jours que dure la campagne, que faut-il en penser ? Mépris, paresse, condescendance ou les trois en même temps ? C’est peut-être qu’il n’a plus rien à donner si tant est qu’il ait donné quelque chose que l’histoire puisse retenir".
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L’ancien bâtonnier est revenu également sur ce qu’il appelle, une "ethnicisassion" du Cameroun, qui se caractérise par la nomination à des postes stratégiques de l’Etat, des cadres issus de la même communauté ethnique que le chef de l’Etat : les "Béti" (Ndlr, les Beti sont un peuple d'Afrique centrale présent au Cameroun et au Gabon. Il comprend notamment les Eton (ou Ìtón), les Kóló (appelés abusivement Ewondo), les Bulu, les Manguissa, les Etenga et les Mvele).
C’est pourquoi, conseille t-il, au président Paul Biya, "il faut savoir quitter les choses avant que les choses ne vous quittent".